TikTok et cyberdépendance – Puisqu’il faut se lever 98,5FM

Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance s’est entretenue avec Frédéric Labelle sur l’usage problématique des réseaux sociaux. Cliquez ici pour écouter le segment. Bonne écoute!

Article « Les jeunes font du doom… quoi? »

Dre Marie-Anne Sergerie, psychologue spécialisée en cyberdépendance, parle du doomscrolling (appelé le défilement morbile en français), dans un article de la Fondation Jeunes en tête. Le doomscrolling consiste à passer un temps excessif à faire défiler à répétition de l’information négative sur les réseaux sociaux ou sur Internet. Pour en savoir plus, lisez l’article!

Les jeunes font du doom… quoi?

Parution du livre « Cyberdépendance : Quand l’usage des technologies devient un problème »

Le livre Cyberdépendance : Quand l’usage des technologies devient un problème de Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue, paraîtra le 3 septembre 2020.

Ce nouvel ouvrage vise à accompagner et aider les gens et leurs proches qui se questionnent à propos de leur utilisation d’Internet et des technologies. Les professionnels et intervenants en santé mentale y trouveront aussi des outils et stratégies utiles à leur pratique. Le livre est divisé en trois parties :

  • la première vise à mieux faire connaître et à comprendre la cyberdépendance, son historique, ses différents types, ainsi que les mécanismes la favorisant;
  • la deuxième propose d’évaluer les manifestations associées à l’usage des technologies;
  • la troisième explore différentes pistes de solutions et stratégies à mettre en place pour aider à décrocher et à traiter la cyberdépendance.

Feuilletez un extrait en PDF.

Pour commander le livre et en savoir plus.

Comment gérer le temps d’écran en temps de pandémie?

Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies

On s’entend pour dire que le contexte actuel de la pandémie est exceptionnel. Nous sommes collectivement confrontés à plusieurs ajustements et nos stratégies d’adaptation sont mises à l’épreuve. Le confinement pousse les travailleurs et les familles à demeurer à la maison, ce qui n’est pas sans bouleverser les habitudes de tous! Il est encore très difficile de prévoir les impacts de cette situation et ce, à tous les niveaux (financier, professionnel, social, santé, physique, etc.) et l’aspect psychologique n’y échappe pas.

La fermeture des écoles et le télétravail représentent un défi quotidien pour les parents. Ce contexte est propice à une augmentation du nombre d’heures d’exposition aux écrans chez les enfants. Toutefois, cette période demeure une occasion de définir et de clarifier des balises face à l’usage des écrans afin de développer des comportements responsables.

Pour vous aider à gérer le temps d’écran durant la pandémie, voici quelques pistes :

  • Établir des règles en structurant le temps d’utilisation et le contenu (Internet n’est pas un buffet à volonté!):
    • Instaurer des moments avec et sans écran : pas plus d’une heure à la fois et faire une pause d’au moins une heure entre les séances de connexion;
  • Privilégier des applications à vocation éducative qui permettent de réfléchir, de relier les apprentissages à leurs expériences et qui favorisent des interactions avec les autres hors ligne;
  • Maintenir de saines habitudes en évitant les écrans au moins une heure avant le coucher, immédiatement au lever, durant les repas et durant les activités en famille;
  • Accompagner les enfants dans leur usage des écrans en visionnant du contenu avec eux, comme du co-visionnement d’émissions, de films ou en effectuant des activités en ligne (ex., prendre un cours de peinture en ligne et peindre une œuvre ensemble);
  • Pour contrer l’isolement lié aux mesures de distanciation sociale, il est important de garder contact avec son entourage et sa famille. Les technologies sont un excellent moyen de le faire. Il peut être aidant et utile de planifier des séances de clavardage ou de vidéoconférence avec la famille (parents, grands-parents, frères/sœurs, tantes/oncles, etc.) et avec les amis et ce, tant pour les adultes que les jeunes.
  • Varier les activités et loisirs, malgré les contraintes et les restrictions :
    • Lire un livre ou un magazine;
    • Faire un Lego ou un jeu de construction;
    • Jouer à des jeux de société
    • Faire des casse-têtes;
    • Cuisiner avec son enfant
    • Jouer dehors;
    • Marche, vélo, trottinette, course, etc.;
    • Peinture, dessin, couture, tricot, bricolage;
    • Écrire une lettre, une carte ou faire un dessin aux grands-parents ou l’entourage;
    • Construire quelque chose;
    • Prendre un bain ou se faire un soin corporel (soin du visage, manucure, pédicure, etc.);
    • Apprendre à jouer d’un instrument de musique ou jouer d’un instrument, composer des chansons;
    • Apprendre une nouvelle langue
    • Écouter de la musique;
    • Regarder des films en famille;
    • Faire de l’activité physique : on peut même avoir recours à des applications ou sites pour nous guider ou nous accompagner, comme des cours de yoga, de pilates, de danse ou d’exercices physiques en ligne. C’est une belle façon de tirer profit sainement des technologies, tout en variant ses activités et en demeurant actif;
    • Faire du rattrapage scolaire, sans excès (il est possible de réviser les notions avec les cahiers s’ils sont accessibles ou encore de consulter les ressources proposées par les commissions scolaires pour accompagner et soutenir les parents et les élèves). Rappelons-nous que les enfants sont aussi soumis à un stress présentement et ils ont besoin de temps pour se ressourcer et être rassurés et non s’inquiéter à propos de leurs apprentissages;
  • Faire du ménage ou du classement;
  • Passer du temps de qualité en famille, mais aussi prévoir des moments de solitude pour se ressourcer;
  • Faire toutes les activités que vous n’avez pas (ou ne prenez pas) le temps de faire habituellement! (dans le respect des règles de la santé publique).

Le contexte actuel est aussi une excellente occasion d’apprendre certaines notions de base pour l’usage des écrans. Par exemple, comment repérer le vrai du faux dans les médias, de développer son sens critique, de vérifier les faits et les sources des informations que nous consultations et dans le doute, de s’abstenir de partager l’information.

À titre indicatif, les recommandations habituelles de l’Académie américaine de pédiatrie (APP, 2016) en ce qui concerne la durée d’utilisation des écrans sont les suivantes :

  • Moins de 18 mois: éviter l’utilisation des écrans, sauf pour le clavardage vidéo (ex. Skype), qui permet d’être en contact avec d’autres par l’entremise de la technologie.
  • 18 à 24 mois : il est possible d’introduire graduellement les écrans, mais à du contenu de grande qualité, comme du contenu à vocation éducative, en présence du parent, afin d’aider l’enfant à comprendre ce qu’il regarde. Bien que ça soit possible de le faire, ce n’est vraiment pas une obligation… Ils auront suffisamment le temps de se familiariser avec les technologies!
  • 2 à 5 ans : maximum 1 heure par jour devant les écrans à du contenu de grande qualité (ex. à vocation éducative) en présence du parent pour aider l’enfant à comprendre ce qu’il regarde et être en mesure d’appliquer leurs apprentissages.
  • 6 ans et plus : mise en place de limites claires et cohérentes face à la durée d’utilisation des écrans et au type de média utilisé. Il est suggéré que l’utilisation n’interfère pas avec le sommeil, l’activité physique, les études et les autres comportements favorisant la santé.

Il est important de noter que les recommandations concernent le temps d’utilisation des écrans pour le divertissement seulement, et non le temps d’écran pour les travaux et devoirs. Conservez en tête ces balises pour vous aider à structurer le temps d’utilisation. Accompagnez votre jeune à développer l’auto-contrôle face à son usage en l’encourageant à utiliser une minuterie pour encadrer son temps d’utilisation.

En somme, la situation actuelle est une belle occasion de découvrir de nouveaux intérêts (ou de renouer avec d’anciens intérêts) en dehors des écrans. C’est une très bonne façon de prendre soin de soi et de gérer son stress. L’ennui est aussi un excellent moteur à la créativité. La créativité nous permet de rebondir face aux embûches et de faire preuve de résilience face aux épreuves. Il n’y a pas si longtemps, nous n’avions pas accès à toutes ces technologies pour nous divertir et passer le temps. C’est donc possible de combler l’ennui sans se tourner exclusivement vers les technologies! L’important est de tendre à conserver un équilibre!


Références.

Cyberdependance.ca

American Academy of Pediatrics (APP). 2016. American Academy of Pediatrics Announces New Recommendations for Children’s Media Use.

Sergerie, M.-A. (2016). Écrans : De nouvelles recommandations sur le temps d’utilisation. https://cyberdependance.ca/2016/10/25/ecrans-de-nouvelles-recommandations-sur-le-temps-dutilisation/

Et si on se déconnectait ?

Le 4 août 2017, les propos de Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance ont été rapportés par John-Sébastien Naïs dans l’article Et si on se déconnectait ?, article paru dans Voir.ca. L’article traite de la déconnexion volontaire à la technologie afin de se ressourcer. Pourquoi ne pas vous mettre au défi et ne pas essayer de vous déconnecter durant les vacances ou le week-end ?

Si vous éprouvez des difficultés avec votre utilisation des technologies, n’hésitez pas à consulter un professionnel.

Série « Black Mirror »

Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance

La troisième saison de la série télévisée britannique « Black Mirror » est présentement disponible depuis octobre 2016 sur Netflix. Le « Black Mirror » fait référence à l’omniprésence des écrans d’ordinateurs, de tablettes ou de téléphones dans nos vies. Le « miroir noir » des écrans auquel nous sommes constamment exposé projette un reflet des conséquences de cette utilisation grandissante.

Cette série de fiction présente donc plusieurs histoires autour du thème de l’intégration des technologies dans nos vies et suscite d’intéressants questionnements à propos des conséquences que pourraient entraîner les technologies sur ses utilisateurs.

Le premier épisode de la troisième saison, Nosedive (Chute libre) pousse à l’extrême l’importance du regard et de l’évaluation des autres à travers les technologies. Le personnage principal, Lacie, évolue au sein d’une société où chaque personne donne une note aux autres (de 0 à 5). Une meilleure cote personnelle donne accès à de meilleurs services. Lacie est prête à tout pour améliorer sa note personnelle afin de pouvoir obtenir l’appartement idéal. Quels en seront les conséquences ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir en visionnant l’épisode!

 

Écrans : De nouvelles recommandations sur le temps d’utilisation

Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies

L’Académie américaine de pédiatrie (APP) vient de mettre à jour ses recommandations en ce qui concerne la durée d’utilisation des écrans. Il est important de noter que les recommandations concernent le temps d’utilisation des écrans pour le divertissement seulement, et non le temps d’écran pour les travaux et devoirs.

  • Moins de 18 mois : éviter l’utilisation des écrans, sauf pour le clavardage vidéo (ex. Skype), qui permet d’être en contact avec autrui par l’entremise de la technologie.
  • 18 à 24 mois : possible introduction graduelle aux écrans, mais exposition à du contenu de grande qualité (ex. à vocation éducative) avec la présence du parent pour aider l’enfant à comprendre ce qu’il regarde.
  • 2 à 5 ans : maximum 1 heure par jour devant les écrans et exposition à du contenu de grande qualité (ex. à vocation éducative) avec la présence du parent pour aider l’enfant à comprendre ce qu’il regarde et être en mesure d’appliquer leurs apprentissages.
  • 6 ans et plus : mise en place de limites claires et cohérentes face à la durée d’utilisation des écrans et au type de média utilisé. Elle suggère que l’utilisation ne doit pas interférer avec le sommeil, l’activité physique, les études et les autres comportements favorisant la santé.

Il est très pertinent et important que les parents accompagnent et guident leurs enfants dans l’utilisation des technologies. La littérature scientifique montre que les jeunes qui ont des règles à propos des activités en ligne sont moins susceptibles de s’engager dans des activités à risque (ex. publier des renseignements personnels, rechercher de la pornographie en ligne).

Le dialogue parent-enfant sur l’utilisation responsable des technologies permet aux jeunes de développer de saines habitudes de vie. L’APP rappelle également l’importance de certains conseils comme :

  • Éteindre les appareils électroniques lorsqu’ils ne sont pas utilisés;
  • Éviter d’utiliser les appareils électroniques pour calmer le jeune;
  • Guider le jeune dans le choix des applications et du contenu (ce qui implique que les parents testent les applications et vérifient le contenu au préalable);
  • Informer le jeune sur les façons de protéger ses informations personnelles et son identité (ex. choix de mots de passe sécuritaires, dévoilement de soi en ligne)
  • Suivre la règle des « pas » :
    • pas d’écran durant les repas
    • pas d’écran dans la chambre à coucher
    • pas d’écran durant les activités parent-enfant
    • pas d’écran au moins 1 heures avant l’heure du coucher.

Bien entendu, ces conseils ne sont pas toujours évidents à mettre en application! Les parents éprouvent aussi des difficultés à se mettre eux-mêmes des limites face à leur utilisation et à montrer l’exemple aux enfants. L’important est de rester le plus constant et cohérent possible!

Sources.

American Academy of Pediatrics (APP). 2016. American Academy of Pediatrics Announces New Recommendations for Children’s Media Use.

American Academy of Pediatrics (APP). 2016. Media and Young Minds : Council on communications and media.

Écrans : Quel est le temps d’utilisation recommandé chez les enfants ?

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Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies

À l’heure actuelle, on estime que 86,2 % de l’ensemble des foyers québécois seraient branchés à Internet. Selon des données américaines, 92% des adolescents âgés de 13 à 17 ans utiliseraient Internet à chaque jour, dont 56% l’utiliseraient plusieurs fois par jour.

La grande popularité des outils technologiques mobiles a amené les experts à se prononcer sur le temps d’utilisation recommandé chez les enfants. Les premières recommandations de l’Académie Américaine de Pédiatrie (APP) étaient les suivantes :

  • Pour les enfants âgés de moins de 2 ans : ne devraient pas passer de temps devant les écrans.
  • Pour les enfants âgés entre 2 et 5 ans : devraient passer moins d’une heure par jour devant les écrans.
  • Pour les enfants âgés de plus de 5 ans : devraient passer un maximum de deux heures par jour devant les écrans.

Chez les adolescents (13 à 18 ans), le temps recommandé par différents experts était également d’un maximum de 2 heures par jour.

L’APP a toutefois revu ses recommandations en 2015. Les recommandations mettent moins l’accent sur la durée d’utilisation, mais plutôt sur l’importance d’encadrer adéquatement l’utilisation des écrans dans les familles, en privilégiant des applications à vocation éducative ainsi que les expériences actives, créatives et favorisant les interactions sociales. Ainsi, l’important serait que les parents guident les enfants en ce qui concerne le choix du contenu exposé sur les écrans, tout en structurant leur temps d’utilisation (en terme de fréquence et de durée). La qualité du contenu est donc primordiale. Par contre, cela ne veut pas dire que la durée d’utilisation n’est plus à considérer.

Edululu est un site web qui permet de guider les parents dans le choix des applications éducatives. Les applications sont évaluées par des enseignants, des parents et des experts du web.

L’APP recommande aussi aux parents de montrer l’exemple aux enfants face à l’utilisation des technologies en limitant eux-mêmes leur utilisation et en adoptant des comportements en ligne qui respectueux, polis et adéquats (nétiquette).

Les parents d’aujourd’hui sont donc confrontés à de nouveaux défis face à l’utilisation des technologies, mais ils conservent le rôle d’encadrer leurs enfants sur le plan éducatif afin de favoriser leur développement. L’application d’un cadre et de limites claires s’effectuent pour d’autres sphères. L’utilisation des technologies ne fait donc pas exception! De cette façon, les parents pourront aider leurs enfants à développer de saines habitudes de vie ainsi qu’une utilisation responsable des technologies.

Sources. 

CÉFRIO. NeTendances 2015. Équipement et branchement Internet des foyers québécois.

Pew Rechearch Center. Teens, Social Media & Technology Overview 2015.

Académie Américaine de Pédiatrie. Beyond ‘turn it off’: How to advise families on media use.

Observer et prendre conscience de son utilisation des technologies

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Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies

Vous vous questionnez sur votre temps d’utilisation des technologies ? Vous êtes accro à votre téléphone intelligent ? Vous procrastinez lorsque vous utilisez votre ordinateur ? Si c’est le cas, il existe des applications ou programmes pour observer votre utilisation.

Moment est une application qui permet de suivre l’utilisation de son iPhone et de ceux de la famille. Pour chaque jour, l’application calcule le temps total d’utilisation du iPhone. Elle permet également de limiter son temps d’utilisation quotidien (comme un maximum de 90 minutes par jour) et d’émettre des rappels après un certain temps d’utilisation (par exemple, après 15 minutes d’utilisation consécutives). Il est possible de configurer des périodes sans écran pour toute la famille, comme à l’heure des repas ou durant la nuit. Ainsi, l’application émet un signal sonore lorsqu’un des membres de la famille utilise son téléphone durant cette période.

Checky est une application très simple pour de calculer le nombre de fois et pour identifier les endroits où vous avez consulté votre téléphone.

ManicTime enregistre automatiquement l’utilisation de votre ordinateur. Il offre des statistiques détaillées sur le temps d’utilisation de toutes les applications et programmes utilisés sur votre ordinateur. En un coup d’œil, il est très facile de voir sur quelles applications vous passez le plus de temps.

Le but d’utiliser ces applications est de prendre conscience de sa réelle utilisation, d’identifier les éléments qui pose un problème et d’amorcer une réflexion sur les changements à apporter pour réduire son usage et développer une utilisation responsable.

Bonne exploration!