Est-ce que le confinement peut créer ou empirer une cyberdépendance chez les enfants et adolescents ? Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance a eu l’occasion d’en parler avec Marc-André Masson à RDI Matin.
Est-ce que le confinement peut créer ou empirer une cyberdépendance chez les enfants et adolescents ? Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance a eu l’occasion d’en parler avec Marc-André Masson à RDI Matin.
Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies
On s’entend pour dire que le contexte actuel de la pandémie est exceptionnel. Nous sommes collectivement confrontés à plusieurs ajustements et nos stratégies d’adaptation sont mises à l’épreuve. Le confinement pousse les travailleurs et les familles à demeurer à la maison, ce qui n’est pas sans bouleverser les habitudes de tous! Il est encore très difficile de prévoir les impacts de cette situation et ce, à tous les niveaux (financier, professionnel, social, santé, physique, etc.) et l’aspect psychologique n’y échappe pas.
La fermeture des écoles et le télétravail représentent un défi quotidien pour les parents. Ce contexte est propice à une augmentation du nombre d’heures d’exposition aux écrans chez les enfants. Toutefois, cette période demeure une occasion de définir et de clarifier des balises face à l’usage des écrans afin de développer des comportements responsables.
Pour vous aider à gérer le temps d’écran durant la pandémie, voici quelques pistes :
Le contexte actuel est aussi une excellente occasion d’apprendre certaines notions de base pour l’usage des écrans. Par exemple, comment repérer le vrai du faux dans les médias, de développer son sens critique, de vérifier les faits et les sources des informations que nous consultations et dans le doute, de s’abstenir de partager l’information.
À titre indicatif, les recommandations habituelles de l’Académie américaine de pédiatrie (APP, 2016) en ce qui concerne la durée d’utilisation des écrans sont les suivantes :
Il est important de noter que les recommandations concernent le temps d’utilisation des écrans pour le divertissement seulement, et non le temps d’écran pour les travaux et devoirs. Conservez en tête ces balises pour vous aider à structurer le temps d’utilisation. Accompagnez votre jeune à développer l’auto-contrôle face à son usage en l’encourageant à utiliser une minuterie pour encadrer son temps d’utilisation.
En somme, la situation actuelle est une belle occasion de découvrir de nouveaux intérêts (ou de renouer avec d’anciens intérêts) en dehors des écrans. C’est une très bonne façon de prendre soin de soi et de gérer son stress. L’ennui est aussi un excellent moteur à la créativité. La créativité nous permet de rebondir face aux embûches et de faire preuve de résilience face aux épreuves. Il n’y a pas si longtemps, nous n’avions pas accès à toutes ces technologies pour nous divertir et passer le temps. C’est donc possible de combler l’ennui sans se tourner exclusivement vers les technologies! L’important est de tendre à conserver un équilibre!
Références.
American Academy of Pediatrics (APP). 2016. American Academy of Pediatrics Announces New Recommendations for Children’s Media Use.
Sergerie, M.-A. (2016). Écrans : De nouvelles recommandations sur le temps d’utilisation. https://cyberdependance.ca/2016/10/25/ecrans-de-nouvelles-recommandations-sur-le-temps-dutilisation/
Le 19 février 2020, Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue était de passage aux Francs-tireurs afin de parler de la surveillance des enfants par la technologie et des enjeux qui y sont associés. Pour écouter le segment, cliquez ici!
Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies
Dans l’édition Automne 2017 du Magazine Véro (page 131), j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Florence Dujoux à propos de la publication des photos d’enfants par les parents sur les médias sociaux.
Il peut sembler anodin de publier une photo de son enfant sur Facebook ou Instagram. Les parents qui publient habituellement des photos de leurs enfants le font habituellement de façon bienveillante et souhaite partager de beaux et précieux moments. Il est cependant important de garder en tête que le droit à l’image est considéré comme un droit fondamental qui est protégé par la charte des droits et libertés. Avant de publier une image ou une vidéo, il est donc essentiel de se questionner sur ces enjeux et sur les impacts futurs que ces publications pourraient avoir sur l’enfant une fois qu’il sera adulte. Il est également important de sensibiliser les jeunes à l’impact de leurs propres publications. Ont-ils obtenu le consentement des personnes concernées par la photo ou la vidéo ? Si cette publication était reprise par une autre personne, est-ce qu’elle pourrait être préjudiciable dans le futur ? Alors avant de publier, pensez-y bien !
Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies
L’Académie américaine de pédiatrie (APP) vient de mettre à jour ses recommandations en ce qui concerne la durée d’utilisation des écrans. Il est important de noter que les recommandations concernent le temps d’utilisation des écrans pour le divertissement seulement, et non le temps d’écran pour les travaux et devoirs.
Il est très pertinent et important que les parents accompagnent et guident leurs enfants dans l’utilisation des technologies. La littérature scientifique montre que les jeunes qui ont des règles à propos des activités en ligne sont moins susceptibles de s’engager dans des activités à risque (ex. publier des renseignements personnels, rechercher de la pornographie en ligne).
Le dialogue parent-enfant sur l’utilisation responsable des technologies permet aux jeunes de développer de saines habitudes de vie. L’APP rappelle également l’importance de certains conseils comme :
Bien entendu, ces conseils ne sont pas toujours évidents à mettre en application! Les parents éprouvent aussi des difficultés à se mettre eux-mêmes des limites face à leur utilisation et à montrer l’exemple aux enfants. L’important est de rester le plus constant et cohérent possible!
Sources.
American Academy of Pediatrics (APP). 2016. American Academy of Pediatrics Announces New Recommendations for Children’s Media Use.
American Academy of Pediatrics (APP). 2016. Media and Young Minds : Council on communications and media.
Par Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue spécialisée en cyberdépendance et nouvelles technologies
À l’heure actuelle, on estime que 86,2 % de l’ensemble des foyers québécois seraient branchés à Internet. Selon des données américaines, 92% des adolescents âgés de 13 à 17 ans utiliseraient Internet à chaque jour, dont 56% l’utiliseraient plusieurs fois par jour.
La grande popularité des outils technologiques mobiles a amené les experts à se prononcer sur le temps d’utilisation recommandé chez les enfants. Les premières recommandations de l’Académie Américaine de Pédiatrie (APP) étaient les suivantes :
Chez les adolescents (13 à 18 ans), le temps recommandé par différents experts était également d’un maximum de 2 heures par jour.
L’APP a toutefois revu ses recommandations en 2015. Les recommandations mettent moins l’accent sur la durée d’utilisation, mais plutôt sur l’importance d’encadrer adéquatement l’utilisation des écrans dans les familles, en privilégiant des applications à vocation éducative ainsi que les expériences actives, créatives et favorisant les interactions sociales. Ainsi, l’important serait que les parents guident les enfants en ce qui concerne le choix du contenu exposé sur les écrans, tout en structurant leur temps d’utilisation (en terme de fréquence et de durée). La qualité du contenu est donc primordiale. Par contre, cela ne veut pas dire que la durée d’utilisation n’est plus à considérer.
Edululu est un site web qui permet de guider les parents dans le choix des applications éducatives. Les applications sont évaluées par des enseignants, des parents et des experts du web.
L’APP recommande aussi aux parents de montrer l’exemple aux enfants face à l’utilisation des technologies en limitant eux-mêmes leur utilisation et en adoptant des comportements en ligne qui respectueux, polis et adéquats (nétiquette).
Les parents d’aujourd’hui sont donc confrontés à de nouveaux défis face à l’utilisation des technologies, mais ils conservent le rôle d’encadrer leurs enfants sur le plan éducatif afin de favoriser leur développement. L’application d’un cadre et de limites claires s’effectuent pour d’autres sphères. L’utilisation des technologies ne fait donc pas exception! De cette façon, les parents pourront aider leurs enfants à développer de saines habitudes de vie ainsi qu’une utilisation responsable des technologies.
Sources.
CÉFRIO. NeTendances 2015. Équipement et branchement Internet des foyers québécois.
Pew Rechearch Center. Teens, Social Media & Technology Overview 2015.
Académie Américaine de Pédiatrie. Beyond ‘turn it off’: How to advise families on media use.